La Tunisie et l’Italie collaborent pour restaurer les herbiers sous-marins de posidonie

شارك اصدقائك الفايسبوكيين

MIAREM – un projet tuniso-italien innovant pour restaurer les herbiers sous-marins de posidonie
En Méditerranée, la posidonie ou « Dhrii » en dialecte tunisien, subit de plein fouet les effets des activités humaines. Pourtant, de nombreux tunisiens ignorent son rôle clé pour l’économie du pays. Cette plante marine, confondue souvent avec les algues, joue le rôle crucial d’une forêt sous l’eau en servant de nurserie et d’habitat à de nombreuses espèces marines d’intérêt économique, en protégeant les rivages de l’érosion, et en produisant de l’oxygène et en stockant du carbone.
« L’herbier de posidonie est l’écosystème emblématique de la Méditerranée. Posidonia oceanica est à la fois espèce-clé et ingénieur d’écosystèmes marins. L’herbier joue un rôle écologique et économique majeur en Méditerranée, qui n’est probablement égalé par aucun autre écosystème marin, hormis les récifs coralliens » nous affirme Dr. Rym Zakhama-Sraieb, experte en écologie marine de l’Institut Supérieur de Biotechnologie de Sidi Thabet. Ces forêts sous-marines, présentes au niveau de nos côtes de la surface et jusqu’à 50 mètres de profondeur, servent d’abri à de nombreuses espèces de poissons d’intérêt économique. Les feuilles de posidonie contribuent aussi à casser les vagues et ainsi à préserver le littoral de l’érosion. Un mètre carré d’herbier produit de 10 à 14 litres d’oxygène par jour. C’est un pôle de biodiversité, 20 à 25% de la faune et la flore de la Méditerranée ont été observés dans les herbiers de posidonie. Grâce à la matte, structure faite par l’entrelacement de rhizomes et de racines compactées par les sédiments, les herbiers stockent de grandes quantités de carbone. Les herbiers, qui absorbent trois fois plus de carbone qu’une forêt terrestre, peuvent ainsi en fixer de grandes quantités sur des milliers d’années atténuant ainsi l’impact du changement climatique. La posidonie est donc une alliée du secteur touristique (14 % du PIB) et des pêcheurs (150 000 emplois directs).
« Cet écosystème est aujourd’hui menacé et une régression massive de 30% des herbiers a été observée durant les 50 dernières années en Méditerranée » constate Dr. Mohamed El Gtari de la Faculté des Sciences de Tunis. En Tunisie, une régression importante de ces herbiers a été observée au niveau des différentes côtes et en particulier le golfe de Gabès à cause de la pêche illicite (chalutage sur les herbiers) et de la pollution chimique.
Fort de ce constat, le projet MIAREM “Méthodologies innovantes et Actions de Renforcement pour protéger l’Environnement Méditerranéen” qui s’étale sur deux ans à partir d’octobre 2021 propose des activités visant en premier lieu à l’étude et la caractérisation des zones des herbiers de posidonie dégradées entre Bizerte et Monastir, afin de choisir un site pilote pour tester la réimplantation des posidonies. En second lieu, la zone choisie d’un hectare sera restaurée et suivi durant une année en utilisant des techniques innovantes développées par nos partenaires italiens nous explique Dr. Fatma Trabelsi de l’Ecole Supérieur des Ingénieurs de Mjez El Bab.
Le projet MIAREM est porté par l’Agence Régionale de la Protection de l’Environnement de Sicile (ARPA Sicile) et six partenaires, dont trois tunisiens : Faculté des Sciences de Tunis (FST), Institut Supérieur de Biotechnologie (ISBST), et l’école supérieure d’ingénieur de Mdjez Elbab ; et trois italiens : l’Université de Catane (UNI CT), Mediterraneo Consulting srl (MED CONS) et FLAG Golfi di Castellammare e Carini. En outre, le projet implique plusieurs partenaires associés, l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral (APAL), l’Association Notre Grand Bleu (NGB) et l’Association de Développement et de préservation de l’Environnement et du Patrimoine (ADEP) qui contribueront aux activités en favorisant la réussite de la restauration des herbiers de posidonie.
Le vendredi 3 juin 2022 a eu lieu une journée d’information sur le projet MIAREM réalisé dans le cadre du programme de coopération transfrontalière IEV « Italie-Tunisie » 2014-2020, cofinancé par l’Union européenne. MIAREM répond à l’objectif thématique du programme “protection de l’environnement et adaptation au changement climatique” et à la priorité “Actions communes pour la protection de l’environnement”.

La Tunisie et l’Italie collaborent pour restaurer les herbiers sous-marins de posidonie
L’herbier à Posidonia oceanica est considéré comme l’écosystème-pivot des côtes méditerranéennes. Il a une grande valeur écosystémique en termes d’habitat, d’oxygénation de l’eau ou de stockage du CO2. Les herbiers sous-marins ont une valeur économique considérable trois fois supérieures à celle des récifs coralliens et 10 fois supérieure à celle des forêts tropicales. Un mètre carré de posidonie produit jusqu’à 14 litres d’oxygène par jour. La destruction des herbiers sous-marins est ainsi comparée à la déforestation sur terre. Toutes les activités développées sur la zone littorale dépendent de fait directement ou indirectement de la qualité environnementale des milieux marins et littoraux. Comme ailleurs en Méditerranée, les herbiers de posidonie des côtes tunisiennes ont subi une importante régression durant les dernières années à cause principalement de la pêche illicite (chalutage sur les herbiers) et de la pollution chimique.
« Restaurer les herbiers de posidonie, une espèce endémique de la Méditerranée, et ériger des ouvrages de protection respectueuses de l’environnement pour permettre leur propagation, tel est l’objectif principal du projet MIAREM mené par la Tunisie et l’Italie » nous affirme Dr. Rym Zakhama-Sraieb, experte en écologie marine à l’Institut de Biotechnologie de Sidi Thabet.
Le projet, intitulé « Méthodologies innovantes et renforcement des actions de protection de l’environnement méditerranéen », a démarré en octobre 2021 pour une durée de 24 mois et est coordonné par l’Agence Régionale de la Protection de l’Environnement de Sicile (ARPA Sicile) avec les partenaires suivants : l’Institut supérieur de biotechnologie de Sidi Thabet (ISBST), l’Université de Catane, la Faculté des sciences de Tunis (FST), l’École supérieure des ingénieurs de Medjez El Bab (ESIM), Mediterraneo Consulting et FLAG Golfi di Castellammare e Carini.
Les activités du projet ont récemment été présentées par Dr. Rym Zakhama-Sraieb de l’ISBST, Dr. Fatma Trabelsi de l’ESIM et Dr. Mohamed El Gtari de la FST le 3 juin 2022 à la Cité des Sciences de Tunis en présence des partenaires italiens. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme de coopération transfrontalière IEV « Italie-Tunisie », cofinancé par l’Union européenne. MIAREM répond à l’objectif thématique du programme “Protection de l’environnement et adaptation au changement climatique” et à la priorité “Actions communes pour la protection de l’environnement”.
«Le projet vise à renforcer et à réhabiliter l’environnement méditerranéen », a déclaré Dr. Salvatore Campanella de l’ARPA et ce grâce au transfert d’activités de restauration déjà réalisées en Sicile et qui vont être répliquées au niveau des côtes tunisienne. « Ainsi, avec l’aide de nos partenaires tunisiens et de l’Université de Catane, nous allons procéder, après avoir identifié les zones appropriées, à la replantation de Posidonia oceanica et à la création d’ouvrages pour sa protection qui permettront de la maintenir sur lelong terme ».

 

Loading

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *